On avait du mal à tirer des conclusions du match face aux Féroé, mais contre une équipe de Lituanie beaucoup plus solide, la France a, une nouvelle fois, montré beaucoup de belles choses.

Dès la 2ème minute de jeu, Ribery enchaîne un double contact pour passer entre deux défenseurs et adresse une frappe surpuissante aux 25 mètres… le gardien lituanien la détourne par un excellent réflexe sur la barre transversale. Les frappes se multiplient et Malouda place une superbe demi-volée sur la transversale, cette fois-ci le gardien était totalement battu. Henry, jusque là invisible et souvent hors jeu, est excellemment servi par la talonnade d'un Ribery énorme mais force sa frappe qui passe loin au dessus. Le retour de Malouda a obligé Henry a resté en permanence dans l'axe alors que ses décrochements sur le côté gauche avaient été très utiles contre les Féroé. Benzema s'est montré très actif en première période et ses appels ont aidé à déstabiliser la défense. A la 38ème minute le lyonnais arrive lancé à l'entrée de la surface, sur le contrôle et en puissance, il fait la différence avant de tenter une frappe croisée qui passe à côté du but. Auparavant la Lituanie s'était montrée plus que dangereuse en contre : Ksanavicius passe entre Toulalan et Abidal avant d'enrouler sa frappe qui finit sur le montant d'un Landreau battu.

Le match devient compliqué et c'est Ribery qui tente sa chance hors de la surface pour faire la différence. Ce même Ribery qui est accroché par le maillot de façon évidente dans la surface de réparation. L'arbitre, assez bien placé pourtant, ne siffle pas cette faute évidente. Deux transversales, un penalty non accordé, on commence à se dire que c'est un match maudit. Mais Domenech lance Hatem Ben Arfa à la 70ème minute. Le jeune lyonnais, même pas titulaire en club, a une pression importante avec cette rentrée. Et il ne s'est pas loupé puisqu'il a été, avec Toulalan, un des meilleurs de cette deuxième période. Son débordement audacieux sur le côté gauche est à l'origine du premier but du match, il s'arrache pour servir Benzema qui met en retrait pour Henry. Le ballon finit au fond bien dévié par Ribery. Mais auparavant Ben Arfa avait servi une louche que le TGV Ribery arrive à redresser mais le prodige lyonnais manque sa reprise dans le but garni de défenseurs … et orphelin de son gardien. Deux énormes occasions et seulement 10 minutes de jeu pour le compère de Benzema. Et il ne s'arrête pas là. Après le deuxième but d'Henry (sur une excellente passe de Toulalan alors que Benzema hors jeu s'efface intelligemment) Ben Arfa transperce la défense par une passe en profondeur vers Benzema qui hésite un peu et manque un but pourtant assez facile.

Les hommes du match sont, pour moi, dans l'ordre Ribery, Ben Arfa, Toulalan et Henry.

1 - RIBERY : Une nouvelle fois il a joué en meneur de jeu et non enfermé dans son couloir droit. Les résultats sont là : il a été énorme, a plutôt bien tiré ses coups de pied arrêtés. Il a créé du mouvement, fait la différence par sa vitesse, ses prises de balles. Il a eu la lucidité de frapper de loin et ça aurait pu payer. Du point de vue statistique : une barre transversale, un penalty obtenu mais non accordé, un but marqué et donné logiquement à Henry, trois passes qui auraient pu être décisives (coup franc que Gallas ne fait pas fructifier, talonnade pour Henry qui tire au dessus, centre en retrait pour Ben Arfa qui manque lui aussi le cadre). Déjà intenable face aux îles Féroé, Ribery semble avoir faire comprendre à Domenech où il doit jouer à l'avenir… au poste qu'occupait Zidane. Il confirme avec les bleus qu'il a pris une dimension supérieure en seulement quelques mois au Bayern.

2 - BEN ARFA : Rentrée éblouissante du lyonnais. J'évoquais dans un billet précédent une entrée en fin de match pour faire la différence, Domenech l'a fait et Ben Arfa ne lui a pas fait défaut. Déjà buteur en fin de match samedi dernier, il a été bien plus à l'aise ce soir et a montré a toute la France ce dont il est capable. Ses passes et débordements ont été déterminants. Son placement côté droit qui lui a permis de rentrer avec son pied gauche a été très intéressant et a comblé légèrement le manque de présence sur le l'aile droite de la première mi-temps. Ses débuts en bleus, tout comme ceux de Benzema, promettent un avenir radieux pour l'équipe de France.

3 - TOULALAN : Il est pris en défaut par le superbe dribble de Ksanavicius mais a été précieux défensivement. En deuxième mi-temps il est monté d'un cran, comme à sa période nantaise et cela a apporté plus de liant au jeu. Il est auteur d'une superbe récupération en anticipant la passe du défenseur lituanien, il lance immédiatement Henry qui conclut. Pour son retour à la Beaujoire on a senti son envie de donner le maximum et il justifie sa place de quasi-titulaire au milieu de terrain des bleus.

4 - HENRY : Presque absent, très souvent en position de hors jeu en première mi-temps, il a plus décroché en 2ème mi-temps. Il a pris ses responsabilités même si ses premières frappes en puissance n'ont pas été cadrées. Au-delà de la statistique qui le fait passer devant Platini, il a été très bon finisseur au moment le plus important. Son entente avec Benzema se confirme même si Henry a paru un peu bridé par le retour de Malouda. Il aurait pu réaliser le hat trick mais Benzema oublie de le servir sur la droite et manque son duel. Il a joué en véritable pointe un peu façon Trezeguet...

Côté déceptions, la défense de manière générale n'a pas vraiment rassuré. On a senti les lituaniens capables de marquer sur chacune de leurs possessions, heuresement elles ne furent pas nombreuses. Le duo Malouda-Abidal n'a rien produit à part la frappe sur la transversale du joueur de Chelsea. Makelele qui, comme contre les îles Féroé, n'était pas vraiment utile dans ce match, surtout vu le rendement impressionnant de Toulalan. Il aurait probablement mieux valu aligner un ailier droit à la place de Makelele. Dommage aussi qu'Evra ne soit pas titularisé au vu de ses performances du moment.

Au final un très beau match de football avec du rythme, un scenario, des rebondissements et puis un finish haletant avec à la clé la victoire et le record d'Henry. Cela faisait bien longtemps que l'on attendait de prendre autant de plaisir à voir un match des bleus. Si Ribery continue de mener le jeu français et que le duo Henry-Benzema est reconduit, nul doute qu'on assiste plus souvent à des matchs de cette qualité.

Côté comptable bonne opération puisque l'on passe premier du groupe et qu'un nul en Ukraine suffirait à nous qualifier. Tout cela grâce à la défaite surprise de coéquipiers de Fergusson en Géorgie (2-0) malgré un poteau en première période de l'inévitable Mc Fadden. Il reste deux cas de figure pour que la France n'aille pas à l'Euro :

1er cas : Ecosse – Italie : Nul, Italie – Féroé : Italie, Ukraine – France : Ukraine

2ème cas : Ecosse – Italie : victoire de l'Ecosse, Italie – Féroé : Italie, Ukraine – France : Ukraine

L'idéal étant une victoire de l'Italie à Glasgow, qui nous qualifierait immédiatement. La France, qui n'a concédé que trois buts lors de cette phase qualificative (deux contre l'Ecosse, un contre l'Italie), est donc en position très favorable pour se qualifier. Attention tout de même à ne pas vivre l'un des improbables scenarios catastrophe. De son côté, l'Italie doit éviter la défaite en Ecosse pour assurer sa qualification. Les hommes d'Alex Mc Leish ont eux aussi leur destin en main puisqu'une victoire au Hamden Park de Glasgow les qualifierait. Trois équipes qui peuvent se qualifier sans rien à espérer des matchs des autres équipes, tout va donc se joueur sur le terrain et en particulier dans le match de la peur Ecosse-Italie. On souhaite bien du courage à nos amis italiens pour aller jouer ce match capital dans le temple du football écossais.

Encore une fois je suis assez d'accord avec les notes accordées par Pierre Menes sur son blog : http://fr.sports.yahoo.com/fo/pierrotlefoot/article/131851/

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