Ces deux matchs ultras médiatisés par la puissance énorme des quatres grands clubs de Premierleague, étaient également très importants pour la course au titre. Liverpool et Chelsea, respectivement à 7 et 3 points du leader Arsenal pouvaient opérer un rapproché très intéressant avec les matchs de Noël en ligne de mire. Manchester United pouvait espérer prendre la tête et mettre encore un peu de pression sur les hommes d'Arsène Wenger, de plus en plus critiqués, et désormais plus invincibles (battus deux fois lors de leurs cinq dernier matchs).
Reds ou Devils?
Le Liverpool-Manchester United n'a pas vraiment été à la hauteur de l'événement et s'est trouvé être un match très tactique. Pourtant ces deux équipes semblaient plus en forme qu'Arsenal et Chelsea.
Liverpool a globalement dominé le match et a eu le ballon pendant beaucoup de temps. Mais les "reds" ont été incapables de se créer des situations dangereuses. C'est d'ailleurs à la suite de grosses erreurs dans des sorties de Van der Sar que Torres ou Kuyt auraient pu ouvrir le score. Mais Anderson et surtout Evra, revenu comme une fusée devant Kuyt ont réduit à néant les efforts de Liverpool. De son côté Manchester ne fait pas grand chose et laisse l'initiative à son adversaire pour mieux le contrer. Sur un de leurs rares mouvements en première mi-temps, les mancuniens obtiennent un corner. Giggs sert Rooney en retrait à l'entrée de la surface, complètement seul, il frappe et but... de Tevez qui parvient à redresser la trajectoire du ballon pour le propulser au fond des filets. Sur une demi-occasion, les trois petits filous de Manchester poignardent Liverpool qui a manqué le coche. Le score ne changera pas malgré un tir puissant de Babel qui frôle le poteau gauche de Van der Sar et un raté incroyable de Rooney à cinq mètres du but.
Arsenal reste au sommet:
Au moment où débute Arsenal-Chelsea, à l'Emirates Stadium, Manchester est le leader provisoire du championnat avec deux points d'avance sur Arsenal. La pression est donc sur les "frenchies" de Wenger. Le technicien alsacien avait aligné la même équipe que contre Manchester et Liverpool avec entre autres quatre français (Clichy, Sagna, Gallas, Flamini). De son côté, Lassana Diarra officialise dans L'équipe son désir de partir chercher du temps de jeu ailleurs. Flamini, Hleb et Fabregas faisaient leurs retours et la surprise est venue de la non titularisation de Van Persie pourtant de retour en C1 cette semaine. Côté Chelsea, on a des problèmes beaucoup plus sérieux que le choix des attaquants avec les absences de Drogba, Essien, Malouda et Carvalho. Sur le papier Arsenal est donc grand favori du match avec son équipe type à domicile contre une équipe diminuée qui se déplace.
La première mi-temps est presque inintéressante. Chelsea est bien positionné, Arsenal fait tourner le ballon comme à son habitude mais peine à se créer des occasions. Lorsque de rares différences sont faites, les tacles rugueux des "blues" sont là pour ralentir le rythme (Lampard, Terry). Le jeu est bloqué pour Arsenal mais sur ses quelques ballons de contre, Chelsea se montre dangereux (Shevchenko, Wright-Philipps). Comme Manchester, Arsenal va ouvrir le score sur coup de pied arrêté. Dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, Fabregas tire un corner flottant vers le second poteau. Cech passe au travers et Gallas, après une légère poussée sur Ben Haïm place une tête parfaite. Déjà décisif contre les "red devils" dans un autre "big match", Gallas récidive sans pitié contre son ancien club et met l'équipe dont il est désormais capitaine dans le sens de la marche.
On peut enfin espérer un match à la hauteur de ce que l'on attend car jusqu'à ce but, le duel ne vaut pas tous les millions injectés dans ces deux équipes. En deuxième mi-temps, on assiste logiquement à une réaction de Chelsea qui met la pression d'entrée de seconde période sans réellement se créer d'occasion. Les "blues" tentent mais sans vraiment être tranchants. Ils se créent pourtant deux occasions par Mikel auteur d'une frappe puissante dont Almunia se charge. L'autre occasion est encore plus franche avec une transversale de Joe Cole qui transperce la défense d'Arsenal et arrive sur Wright-Philipps, auteur d'un loupé incroyable. Il sort dans la foulée remplacé par Kalou.
Arsenal attend patiemment un contre pour tuer le match mais voit le danger se rapprocher. Le milieu de Chelsea prend doucement le dessus. Mais dans le dernier quart d'heure, Arsenal se créé d'énormes occasions de s'assurer la victoire. D'abord un contre joué à quatre entre Rosicky, Adebayor, Hleb et Van Persie. Ce dernier, entré peu de temps avant, tire au dessus du but pourtant ouvert. Puis Fabregas manque une double occasion après un très joli jeu de passe dans la surface. Et puis deux buts refusés aux "Gunners": le premier pour un hors jeu logique de Rosicky, le second pour une faute beaucoup moins évidente d'Adebayor sur Ben Haïm. Finalement Arsenal va trembler jusqu'au bout et en particulier sur un coup franc à 25 mètres concédé par Gilberto Silva, rentré pour renforcer le milieu. Shevchenko et Mikel se disputent pour le tirer. Honneur à l'ancien milanais qui adresse une frappe puissante qu'Almunia parvient à repousser en corner. Fabregas manquera en fin de match une nouvelle chance de marquer son 7ème but en Premierleague, son tir étant arrêté par Ashley Cole. C'est pourtant le genre de match où manquer autant d'occasions coûte cher mais Chelsea n'avait pas la grande équipe qu'il fallait pour réaliser un retour au forceps dans les derniers instants.
Au final, une victoire logique qui aurait pu avoir plus d'ampleur pour Arsenal. Paradoxalement le but est venu au cours d'une première mi-temps tendue mais pas vraiment passionnante.
Arsenal reste leader et reprend un peu de confiance après une période délicate. Manchester United suit toujours et attend les éventuels faux-pas. Chelsea est maintenant à 6 points et Liverpool peut presque abandonner le titre, avec un retard de 10 points et une désormais cinquième place (moins médiatisé mais auteur d'un excellent parcours, Manchester City est maintenant 4ème, à 7 points d'Arsenal).
Pour un bon match il faut être deux:
Le principal à retenir aussi de cette journée au sommet dans le championnat anglais, c'est que pour avoir les matchs de très haute tenue que les affiches font espérer, il faut deux équipes qui tentent de faire du jeu. Le Liverpool-Arsenal d'octobre dernier est encore dans les têtes: un match magnifique avec des intentions des deux côtés et un spectacle superbe. Dans l'engagement, le rythme, la qualité technique mais aussi l'aspect tactique, ce match reste une des références de cette saison. Arsenal-Manchester United avait aussi tenu quelques promesses avec en particulier un scénario incroyable.
Hier, Manchester United et Chelsea - qui jouaient à l'extérieur - n'ont pas tenté de faire du jeu et ont seulement tenu leurs positions d'équipes qui se déplacent et attendent un contre. On reste alors un peu sur sa faim, surtout pour le match d'Anfield. L'Arsenal-Chelsea a lui fourni une seconde période digne de toutes nos attentes et s'est montrée aussi goûtue que la première a été fade.
On a aussi vu que dans notre bonne Ligue 1, que l'on tente actuellement d'estimer financièrement, le match Bordeaux-Marseille avait été un vrai beau spectacle... parce que les deux équipes ont tenté de faire valoir leurs arguments.
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