C'est ce que l'on craignait depuis le premier match contre la Roumanie, la France est éliminée après un passage express à l'Euro. Les Italiens qui nous avaient qualifié pour la phase finale ne sont pas allés jusqu'à nous laisser aller en quart. La France sort donc par la petite porte avec un Euro faible, un seul but marqué, 6 encaissés en 3 matchs. Aucune victoire. Le bilan chiffré est amer et si l'on s'intéresse au bilan humain il paraît tout aussi désastreux. Cependant je ne vais pas rentrer dans les détails des relations entre les joueurs et de leurs états d'âme. Après un tel échec il convient tout particulièrement de revenir à ce qu'il s'est passé sur le carré vert pour ne pas polluer ses jugements d'idées fumeuses. L'échec est maintenant avéré et il faut s'en servir pour en dégager les enseignements et voir le travail accompli. Les systèmes de jeu : 4-4-2 : C'est le schéma tactique préférentiel mis en place par Domenech en l'absence de Zidane. Dans ce schéma de jeu, les ailiers jouent un rôle important puisqu'ils doivent faire la différence par leurs débordements ou leurs centres. Il revient alors aux deux pointes de conclure les actions. L'un des deux attaquants a aussi pour rôle de tourner autour de l'autre et d'être en appui de l'ailier porteur du ballon. On a vu ce mouvement en particulier lors des matchs de préparation avec le duo Benzema-Ribery même si celui-ci avait plus tendance à rentrer qu'à déborder. L'avantage de cette organisation est qu'il offre une belle présence sur toutes les lignes. Défensivement la présence de Toulalan et Makelele offre une assez belle sécurité et les milieux latéraux empêchent les contre-attaques développées sur les ailes. Le revers de la médaille se situe au niveau de la construction et de l'animation offensive. Avec aucun meneur et des milieux en position d'ailiers ayant des consignes de repli défensif, le jeu part de loin et l'on a du mal à trouver les attaquants. Les milieux latéraux se retrouvent trop bas pour pouvoir délivrer de bons ballons en profondeur et les milieux centraux ne participent pas à la construction. Le moindre rendement de Ribery en ailier, et sa tendance naturelle couvrir toute la largeur, posent également problème avec un schéma de ce genre. Autre crainte lors que l'on joue avec ce système : que les milieux latéraux ne soient pas en forme. S'ils ne parviennent pas à faire la différence, les deux attaquants se retrouvent sevrés de ballons et doivent venir les chercher plus bas. Ce système favorise aussi l'éloignement des lignes La France a évolué de la sorte face à la Roumanie et a confirmé les limites offensives du 4-4-2 de Raymond Domenech. 4-5-1 (détaillé en 4-2-3-1) : C'est le schéma de jeu qu'a choisi Raymond Domenech contre les Pays-Bas et lors des 30 dernières minutes du match face à la Roumanie. Dans cette organisation, on a le retour d'un meneur de jeu combiné au milieu avec deux latéraux et deux centraux pour occuper les tâches défensives. Le sélectionneur français avait plus ou moins été contraint de mettre en place ce schéma lors de la dernière coupe du monde pour utiliser pleinement Zidane en tant que meneur sans pour autant lui imposer de replacements défensifs trop contraignants. Cette fois c'est Ribery qui joue le rôle du 10 avec à ses côtés Govou et Malouda ; qui garde le même poste qu'en 2006. L'animation offensive se fait de façon plus construite que dans le précédent dispositif. Le meneur peut plus facilement trouver l'attaquant de pointe ou les milieux latéraux dans le dos des défenseurs. Il touche beaucoup de ballon et doit autant participer à la construction (orientation du jeu par les passes, se rendre disponible, fluidifier les transmissions de balle) qu'à la décision (prendre sa chance en frappant, délivrer une passe décisive, éliminer un joueur sur un dribble). Dans ce système l'équipe de France a paru moins bien en place qu'avec le 4-4-2 habituel. Ce schéma permet une construction plus efficace du jeu en passes courtes. La justesse technique et décisionnelle. Ribery ne semble pas complètement à l'aise dans ce rôle même s'il a fait l'un de ses meilleurs (le meilleur ?) matchs en Bleu en jouant à ce poste, dans les éliminatoires contre l'Italie. Sa capacité à se mettre dans le sens du jeu rapidement et son accélération balle au pied sont efficaces mais le joueur du Bayern manque parfois de feeling au niveau du dernier geste. Henry affectionne ce schéma qui lui donne la place royale de finisseur et d'attaquant sur lequel on s'appuie. Il a profité de cette position contre les Pays-Bas en marquant un but, manquant un duel et obtenant un penalty. Du point de vue du jeu sans ballon, ce système offre la possibilité d'un pressing plus marqué et exercé en premier ressort par les trois milieux offensifs. Dans la réalité des faits peu de joueurs avaient la capacité à faire un véritable pressing à part Toulalan. Au final les choix tactiques ont peu influé sur la performance des Français. Ceux-ci paraissaient avoir plus de repères en 4-4-2. C'est tout à fait logique puisque l'équipe n'a que rarement joué en 4-5-1 et que Ribery n'est pas un spécialiste du poste de meneur axial même s'il a tout le potentiel pour assurer ce rôle à l'avenir.
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