Arsenal sur le toit du monde:
Les hommes d'Arsène Wenger n'en finissent plus d'impressionner. Certains observateurs les trouvaient un peu juste physiquement sur leurs deux dernières sorties en Premierleague. Et pourtant ils viennent claquer un 7-0 historique dans un Emirates en fête. Face à une équipe très faible équipe du Slavia de Prague certes. Mais les gunners ont encore régalé par leur jeu collectif, technique, rapide avec entre autres trois joueurs flamboyants. Fabregas, Walcott et Hleb.
Walcott bouscule la hierarchie :
Déjà décisif lors de ses deux dernières rentrées, Walcott était pour la première fois titularisé en Ligue des Champions et a fêté cela comme il se doit avec deux buts et une passe décisive. Je suis assez tenté de faire un parallèle entre ce qui arrive à Walcott et Ben Arfa. Les deux joueurs ont été très tôt repérés et recrutés par des grands clubs (Arsenal et Lyon), ont douté et ont légèrement tardé à montrer que les grands espoirs fondés en eux étaient justifiés. Par un manque de spontanéité à leur débuts, ils ont eu du mal à adapter leurs jeux, réputés individualistes, et à les rendre efficaces dans un collectif. Ils ont tous deux explosé en seulement un mois et sont aujourd'hui prêts à disputer la place de titulaire dans leurs clubs respectifs. Les deux ont commencé par être considérés par leurs entraîneurs comme des purs ailiers avant d'être replacés plus vers l'avant en attaquant de soutien. Ils ont aussi en commun des accélérations et des dribbles supérieurs à la norme.
Les choix vont devenir difficiles pour Arsène avec Walcott, Adebayor, Eduardo, Bendtner et Van Persie. Le dernier cité étant blessé, Adebayor titulaire aux yeux de l'entraîneur depuis le début de saison, la lutte se joue sûrement entre Walcoot, Bendtner et Eduardo. L'anglais est le seul vrai attaquant de soutien mais le grand danois marque quand il joue (1 match titulaire, 4 entrées en jeu, au final 180 min environ et 2 buts marqués) et Eduardo montre des qualités de pur buteur que les autres n'ont pas. L'attaque d'Arsenal que tout le monde annonçait moribonde après le départ d'Henry est donc en forme et profite au mieux de l'extraordinaire milieu de terrain composé par Fabregas, Flamini et Hleb. Avec les retours de blessure de Gallas et Rosicky la concurrence est à tous les postes à Arsenal.
Le Cas Diarra :
Lassana Diarra - entre autres - fait les frais des excellentes performances du milieu de terrain aligné depuis le début de la saison (Rosicky ou Diaby, Fabregas, Flamini, Hleb). Wenger ne semble pas, contrairement à Domenech, vouloir l'aligner en arrière droit. Flamini et Fabregas indiscutables, Gilberto est le remplaçant logique. Dur alors pour Diarra qui s'annonce lui-même déjà partant dans le Times: « Quand Wenger m'a signé, il connaissait mon potentiel. À 22 ans, je ne peux plus attendre. Si je ne joue pas d'ici Noël, je pourrais aller voir ailleurs ». Au vu du temps de jeu donné, on est en droit de croire qu'Arsène a flairé la bonne affaire. Jeune joueur, polyvalent (arrière droit, milieu défensif) et plutôt bon défensivement. Son apport offensif est en revanche des plus faibles. Son seul problème est qu'il a le profil type du remplaçant vu que Sagna et Eboué sont des spécialistes du poste d'arrière droit et que le milieu défensif est bien bouché.
Le jeune français est donc en train de comprendre que son avenir à Arsenal n'est pas acquis. Il en est réduit à se battre pour être le remplaçant numéro un au poste de milieu défensif avec Gilberto et Song et n'est titulaire qu'en coupe. Aura-t-il la patience d'attendre les blessures ou méformes de ses concurrents, à moins d'un an de l'Euro qu'il espère disputer avec la France ? Pas si sûr : « A Chelsea, j'avais 19 ans, je pouvais attendre. Mais en tant qu'international français avec l'Euro qui approche, je dois jouer régulièrement. »
Arrivé avec le statut de titulaire en bleu et avec Chelsea, il ne faut pas oublier que ces statuts étaient dus à des blessures sérieuses de Ferreira et Sagnol. Le retour du bavarois et les bonnes performances de Sagna risquent de barrer la route de Lassana au poste d'arrière droit en équipe de France. Au milieu, Makelele, Vieira et Toulalan sont devant lui et Flamini pourrait rentrer dans la course. Lassana a alors la dure tâche de montrer à Arsène, et par la même occasion à Raymond, qu'il peut être titulaire. Il devra le prouver par ses performances sur le terrain… Attention aussi à ne pas prendre de décision de départ trop hâtive.
Lyon revit :
Les lyonnais ont souffert face à Stuttgart. L'arbitre les a bien aidés mais c'est surtout le duo Ben Arfa-Benzema, pour la première fois aligné d'entrée en C1, qui a fait la différence. Ben Arfa a affolé la défense par ses accélérations, sa faculté à se retourner en un rien de temps. Il n'est pas impliqué dans les buts lyonnais mais aucun doute sur la qualité de sa performance de mardi. Benzema reste sur son rythme de croisière même s'il manque l'immanquable, en première période, à la suite d'un une-deux parfait avec son compère. Il finit tout de même par marquer sur une passe géniale de Govou. S'il se met à marquer en Ligue des Champions attention aux offres qui vont arriver à Lyon. En tout cas Sidney réalise un geste superbe sur ce but et c'est la meilleure réponse qu'il pouvait fournir à la France du foot qui l'avait pris en grippe pour sa vilaine simulation face à Monaco. Autre chose à noter sur ce but : Keita est à l'origine avec une excellente passe en profondeur pour Govou.
Belle soirée pour l'OL qui se relance même si le barca n'a pas fait mieux qu'un nul à Glasgow. Mais pour espérer prendre des points contre Barcelone et Stuttgart à Gerland, il faudra que les lyonnais défendent plus haut qu'ils ne l'ont fait en Allemagne. Ce mauvais placement collectif a coûté quelques très grosses frayeurs aux lyonnais peinent à retrouver une défense sereine depuis le début de la saison.
La victoire à un point :
« Ouf ! » C'est ce que chaque supporter marseillais a pu se dire à la fin de cet OM-Porto. Certains matchs nuls valent des victoires et c'est le cas de ce presque miraculeux 1-1 obtenu par les hommes d'Eric Gerets. Ils sont allés le chercher et ca a été dur. Deux hommes ont été décisifs côté marseillais : Laurent Bonnart et Steeve Mandanda. On pourrait rajouter le poteau droit de l'ex gardien havrais qui a été très présent hier soir.
Mandanda a repoussé les assauts sur les barres lors de la première mi-temps, pendant que Bonnart s'occupait de couper court aux accélérations et tentatives de dribble de Quaresma. La domination de Porto est totale en première mi-temps : technique, vitesse, puissance, l'OM est dépassé. Heureusement pour les olympiens, Raul Meireles voit ses deux frappes, effleurées par le gardien marseillais, s'écraser sur le poteau droit. Le 0-0 à la pause est un coup dur pour les portugais et même en tant que français on sent son cœur chavirer tant le jeu proposé par Porto est de qualité. Finalement c'est l'OM qui ouvre le score contre le cours du match par Niang sur un centre-tir Cissé. Le holdup est parfait… un peu trop parfait pour être vrai. Porto accélère et pousse Mandanda à son unique erreur du match. Penalty on ne peut plus logique pour une sortie râtée sur Lisandro Lopez. Lucho Gonzales ne donne aucune chance au gardien phocéen de s'illustrer en tirant un penalty parfait.
Bonne opération donc pour l'OM dans un match compliqué. D'autant plus que dans l'autre match du groupe, Liverpool a chuté à Besiktas. Déjà dans une position compliquée avant ce match (1 point en deux matchs) l'avenir des reds en C1 s'assombrit. Le plus surprenant est que Besiktas a vraiment dominé Liverpool et mérite sans discussion sa victoire au vu de leurs occasions. Steven Gerrard a bien essayé de sauver une nouvelle fois son équipe mais son but ne suffira pas cette fois (score final 2-1 pour Besiktas). La stat qui tue : Hyypia réalise un exploit peu glorieux en marquant son deuxième but contre son camp en deux matchs.