Après être redescendu sur terre en Ligue 1 à cause d'un début de saison poussif et pas forcément convaincant dans le jeu, les lyonnais ont cette fois-ci mis un genou à terre avec cette 2ème défaite en deux matchs de Ligue des Champions.
Les semaines se suivent et se resemblent pour l'Olympique Lyonnais: victoire large en championnat le samedi et défaite toute aussi large en semaine en Ligue des Champions. Après avoir complètement déjoué contre le Barca de Messi, les hommes d'Alain Perrin perdent encore 0-3 face aux Rangers ... à Gerland.
Défaite d'autant plus amere que les écossais frôlent le 100% de réussite et que dans le même temps les champions de France ont frappé trois fois les montants. 61% de possession, 30 tirs dont 12 cadrés (contre 6 dont 5 cadrés coté Rangers), une hauteur de récupération au delà des 50 mètres contre une en dessous des 30 mètres pour les visiteurs, 14 corners à 2, Lyon a tout .... sauf les buts.
Certains se plairont à stigmatiser les problèmes défensifs, le manque de créativité et de liens dans le jeu lyonnais mais l'OL ne méritait pas une telle déconvenue hier soir.
Au rayon des déceptions parlons défense: le problème est d'abord venu du milieu de terrain. Bodmer, Juninho et Kallström étaient alignés dans l'entre jeu. Le suédois avait donc la responsabilité de couper le milieu de terrain écossais du seul attaquant de pointe qu'était Cousin. Mission bien difficile pour un joueur que l'on sait plus à l'aise dans la construction du jeu voire la finition avec ses frappes de loin. Il a été bien loin du compte et je ne pense pas être le seul à regretter l'absence de Toulalan pour équilibrer un peu ce milieu.
Cleber Anderson a permis à Bodmer de jouer (enfin !) au milieu mais la recrue de dernier moment a passé une soirée compliquée. En effet, le joueur a tout simplement laissé Cousin s'amuser dans la surface, l'ex-lensois n'en demande pas tant et fusille un Vercoutre surpris de voir le joueur se retourner et armer avec tant de facilité. Sur le 3ème but, les deux lyonnais sont coupables: le défenseur s'aligne mal et couvre le hors jeu, le gardien pas encore remis de ce deuxième but et de la réussite insolante des adversaires attend bien sagement dans ses cages de se faire passer par Beasley. Anderson n'était pas vraiment aidé ce soir par la performance également très faible de Squillaci qui semble faire une erreur de marquage sur le premier but. On sent qu'il manque un patron qui organise la défense comme peuvent le faire Cris ou Coupet.
Sur le plan offensif cela n'a pas été beaucoup plus brillant, comme le montrent les statistiques (714 ballons joués par les lyonnais contre 490 aux écossais pour le score que l'on sait). Manque d'efficacité flagrant mais aussi manque de créativité, de mouvement, d'organisation, de présence devant le but. Beaucoup de carrences collectives donc. Je ne sais pas ce que demande Alain Perrin à ses hommes mais on se retrouve avec des joueurs qui finissent tous dans l'axe à se marcher dessus. Benzema qui était supposé occuper le flanc gauche a beaucoup repiqué, de même pour Kader Keita rentré en jeu et pour un Govou méconnaissable par rapport à l'an dernier. Oubliés les débordements et dédoublements avec Réveillière. Juninho n'a, une fois de plus, pas été capable d'orienter le jeu ou de distiller quelques transversales dont il a le secret mais avec aussi peu de stabilité dans l'organisation de l'équipe le contraire eût été étonnant.
Juninho est même plutôt l'une des satisfactions du match, selon moi. En effet il a vraiment eu l'air de prendre son rôle de capitaine à coeur, de prendre ses responsabilités en frappant, en dribblant et surtout il a retrouvé la qualité de frappe qu'on lui connait. Un coup franc sur la barre, une frappe du gauche - après une jolie feinte - sur le poteau, un autre bon coup franc et une autre bonne frappe bien gérées par Mc Gregor: Juninho a tout tenté. Là où c'est rassurant c'est qu'au vu la défense basse et resserrée des adversaire, la solution de la frappe de loin paraît judicieuse.
Autre satisfaction qui prouve que les journées de C1 se suivent et se resemblent pour Lyon: l'entrée d'Hatem Ben Arfa. Loin d'être l'homme qui renverse le match à lui tout seul, il a tout de même apporté du mouvement à une équipe encore une fois au ralenti. Ses une-deux, sa passe dans l'intervalle pour Grosso, sa vitesse et ses frappes ont mis la défense de Glasgow en difficulté. Plus que Baros que l'on a senti pas très à son aise dans ces petis périmètres, Ben Arfa pouvait prétendre à une place de titulaire pour forcer le verrou en début de match par ses qualités de vitesse et de dribble. Il semble être réduit par l'entraîneur à un rôle de joker mais difficile de bien le jouer lorsqu'il y a déjà trois buts d'écarts entre deux équipes.
Difficile de ne pas s'en prendre à Alain Perrin quand on voit les qualités des joueurs et le jeu pratiqué. Quelles consignes donne-t-il ou ne donne-t-il pas au joueur pour que l'on voit aussi peu de mouvement autour du porteur de balle? Lorsque l'on regarde ce match on ne voit aucune organisation se dégager et ca c'est extrêmement inquiétant.
En plus de cela il y a, à mon avis, une grosse erreur tactique avec cette équipe sur la papier très offensive (six joueurs à vocation offensive dans le système aligné: Kallstrom, Govou, Benzema, Baros, Juninho, Bodmer). Cette équipe ultra offensive est tombée dans la gueule de l'équipe défensive écossaise qui a profité de l'impatience lyonnaise. A Barcelone, l'ex-entraîneur de Sochaux avait déjà commis l'erreur tactique de mettre en place une équipe faite uniquement pour jouer les contres, laissant l'initiative du jeu à Barcelone avec le résultat que l'on sait. Un match de ligue des champions demande une équipe bien équilibrée et je pense que Lyon paie très cher la naïveté de son technicien qui se réfugie derrière un manque de réussite que même le président Aulas ne met pas au premier plan à l'isssue de la rencontre.
Sur le plan comptable, Lyon est déjà dans une situation des plus compliquées pour se qualifier pour les 8ème de finale. Juninho semblait s'être fait une raison à la fin de la rencontre et évoquait même la 3ème place qualificative pour la coupe UEFA comme objectif. Déjà très marqué par la défaite contre la Roma l'an passé, le mental du brésilien pourrait être une nouvelle fois atteint par ces deux nouvelles désillusions. Espérons qu'il n'en soit pas de même pour tout le groupe. Les espoirs du football français reposent donc sur Marseille dans cette C1, espoirs à confirmer dès ce soir à Anfield.
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