Tout le monde attendait ce match France Nouvelle Zélande. Il était prévu pour la finale mais en rugby il y a toujours des surprises en encore plus en coupe du monde que dans les autres compétitions. Première surprise dès le premier match de la coupe du monde puisque la France déjoue complètement et s'incline 17-12 dans un stade de France que les argentins du stade français connaissent presque aussi bien que nos bleus. Mais la plus grosse surprise a été de voir cette équipe de France venir à bout des All Blacks dans un match avec une tension presque insoutenable. Le plan de jeu de la France si critiqué qui consistait dans un premier temps à repousser les blacks au pied n'a peut être pas permis de faire la différence mais a au moins eu le mérite de laisser les bleus avec un écart réduit à la pause (13-3). On sentait cette équipe de France capable sur les rares attaques portées de la première mi-temps (très bon premier temps de jeu conclu par un drop manqué de Traille). Le jeune prodige Beauxis, aligné malgré les critiques, perd son duel à distance face à Carter lors des 40 premières minutes justifiant l'avance des néozélandais. Les All Blacks se sont laissé surprendre par le changement de stratégie du XV français en deuxième mi-temps. On savait Jauzion capable de beaucoup mieux que ce qu'il avait fait en match de poule, il a confirmé qu'il est bien l'un des cinq meilleurs centres du monde avec une performance exceptionnelle défensivement bien sûr mais offensivement enfin ! En effet le toulousain est omniprésent dans la finition du premier essai français : il adresse une très longue sautée à Thion qui créé un temps de jeu, puis Jauzion positionné en 9 pour réoriente le jeu grand côté. Après un autre ruck sorti par Elissalde, Jauzion lance une passe tendue qui saute Chabal pour Clerc celui-ci sert Dusautoir bien lancé qui échappe au placage et libère la France. L'orientation du jeu du tandem Jauzion-Elissalde a été parfaite sur cette action : un point de fixation au large à gauche, une ouverture grand côté pour se retrouver avec deux cotés disponibles, une ouverture puis deux passes rapides sur le côté en surnombre, du grand art. La France fait subir à Graham Henry sa 6ème défaite pour 42 victoires avec les « tout noirs ». Mais contrairement à celle subie face à l'Australie dans le dernier Tri Nations, où ses joueurs étaient complètement sortis du match après la mi-temps, là on doit cette surprise à une réaction énorme des bleus et quelques coups du sort. La sortie de Carter, l'essai manqué pour quelques centimètres par Ali Williams et puis pour finir cet en-avant non signalé autant de rebondissements que les coéquipiers d'un McCaw, pas décisif hier soir, ne doivent pas digérer. Ce match a été superbe par l'engagement, le duel permanent, le refus de lâcher des points à l'adversaire (symbolisé par la défense acharnée des bleus qui ne prend pas de points pendant quasiment 10 minutes de temps jeu néozélandais), la qualité technique (essai superbe de Dussautoir ou de So Oialo). Ce match aurait mérité d'être une finale et ce sont probablement les deux meilleures équipes du monde qui se sont affrontés hier pour nous donner l'un des plus beaux matchs de cette coupe du monde. Coupe du monde qui ne réussit pas aux Blacks, chaque fois favoris et qui n'en ont remporté qu'une. C'est même paradoxalement cette année qu'ils étaient peut être le plus favoris depuis 1999 et ce quart de final est le pire résultat pour le « Brésil du rugby » en coupe du monde. Malgré cinq Tri Nations remportés sur les six dernières éditions, les Blacks n'y arrivent toujours pas dans la plus prestigieuse des compétitions internationales. La France confirme que le « French Flair » n'est pas mort et, après des débuts calamiteux, entrevoit maintenant d'aller au bout de cette coupe du monde. Cependant « le match le plus dur c'est toujours le prochain », Laporte n'oubliera pas de le rappeler aux joueurs.
Et puis bien sûr Jauzion est à la conclusion du second essai. Suite à une mêlée tournée libérée dans le fermé par Harinordoquy, Traille fixe deux défenseurs et passe les bras au bon moment mais en avant pour Michalak. Fraîchement entré en jeu la star française fait la différence par son accélération… et sa libération de balle : il cherche extérieur avant de se retourner et de trouver Jauzion seul dans l'axe, celui-ci termine le travail proprement grâce à une prise de balle très sûre. La France est, semble-t-il, allée trop vite pour les Blacks mais aussi pour l'arbitrage puisque ni l'arbitre de touche, masqué par Heymans, ni l'arbitre central, déjà distancé par Traille, ne signalent un en-avant flagrant dont on doit encore parler en Nouvelle Zélande.
Libellés : all blacks, carter, coupe du monde, france, jauzion, rugby, XV
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